C’est en octobre 2016 qu’Emmanuel Macron s’est défini comme un futur président jupitérien pour se différencier de son mentor François Hollande qui n’était qu’un président normal ! Par cette référence à la mythologie gréco-romaine, il se veut le chef, celui qui pense et prend les décisions pour l’ensemble de ses subalternes en rétablissant une hiérarchie verticale. Pour arriver au sommet, il a créé un mouvement faisant disparaître le clivage gauche/droite, En Marche, un mouvement très jupitérien puisque formé autour de son chef et qui reprend les initiales de son fondateur comme par hasard ! Quelle humilité.
Comme Jupiter il va évincer Hollande qui l’avait pourtant fabriqué en le nommant ministre de l’économie. En se déclarant candidat, il oblige le précédent président à ne pas tenter de renouveler son mandat ce qui était pourtant une tradition dans la cinquième république. Il va ensuite s’autoproduire en séduisant les électeurs par son jeunisme proposant de régénérer la politique en éliminant tous les anciens ; comme dans un tournoi de tennis, d’abord Sarkozy et Juppé qui n’ont pas passé le premier tour et ensuite Fillon qui s’est auto éliminé en demi finale. En finale enfin, l’affrontement entre une candidate dépassée voulant se présenter comme défendant la France d’en bas face à un concurrent qui semblait répéter son grand oral de l’ENA, très au-dessus de la mêlée enchaînant les coups droits et les revers et finissant par un smatch splendide. Le match était gagné, mais c’était facile dans la mesure où nombre d’électeurs ne souhaitant pas donner leur voix à l’extrême droite ont voté pour lui par défaut. Toutefois nombre d’insatisfaits, dont je fait parti je pense que vous l’avez compris, ont voté blanc ou se sont abstenus.
Une fois ce leader élu, il va s’ingénier à se présenter comme un président exceptionnel qui ne dort que 4 h par nuit donc travaille 20 h par jour (suivez mon exemple !), soignant son image par divers déguisements afin de soit disant se rapprocher des citoyens. Se présentant en guerrier (en tenue de pilote de chasse ou en tenue de la Marine nationale) ou en sportif (footballeur ou tennisman), il peaufine aussi son image en se mettant en scène lors des cérémonies officielles (marche vers la pyramide du Louvre, remontée des champs Élysée en command car, etc). Comme un empereur romain avant lui, il s’empare du pouvoir en limogeant le chef d’état-major des armées qui avait osé montrer son désaccord. Pour Macron l’armée (la grande muette) doit être au service du pouvoir politique et non l’inverse. Il pose ses marques pour notre plus grand déplaisir.
Enfin, ce jeune président est un très bon orateur, mais dans ses discours il s’adresse surtout au 30% de citoyens aisés qui ont fait des études supérieures et l’ont élu. Le 17 octobre pour la journée mondiale de lutte contre la misère, il a fait un discours sur la pauvreté afin de changer son image de président des riches. Cela ne va pas être facile car c’est un sujet qu’il ne doit pas bien connaître, la pauvreté, difficile de parler de son expérience. Face à la pauvreté et en particulier celle des enfants, il dit vouloir faire de la prévention. Mais ce n’est pas en taxant les parents qu’il va réussir à aider les familles nécessiteuses qui sont à l’origine de la pauvreté de leurs enfants. Si l’on se réfère aux mesures fiscales récentes, c’est parti dans la mauvaise direction. Après avoir supprimé l’impôt sur la fortune, maintenu les allocations familiales pour les plus riches, plafonné l’imposition sur les revenus financiers, certaines mesures sont vraiment anti-pauvres comme la réduction des APL ou la suppression des contrats aidés, par Toutatis il va avoir du mal à convaincre les plus démunis.