Si Emmanuel Macron a réussi son coup en remplaçant des députés professionnels par des novices moins couteux (s’il leur enlève un certain nombre d’avantages financiers), avec 432 députés sortant, la facture risque quand même d’être salée. En effet, ils ont deux options ou rechercher du travail ou demander à bénéficier de leurs droits à la retraite pour les plus âgés. Dans le premier cas, il vont toucher une allocation de retour à l’emplois de presque 6000 €, dégressive mais elle part quand même de haut et au bout de trois ans elle est encore supérieure au SMIG, pour beaucoup de chômeurs une telle prime ne les encouragerait pas à retrouver un travail, espérons que pour nos ex députés il n’en soit pas de même.
L’une des idées supportant cette prime est de faire en sorte qu’ils ne perdent pas trop de pouvoir d’achat durant les 6 premiers mois, les pauvres ! Il faut savoir qu’en activité ils touchaient en plus de leur indemnité de parlementaire de quelques 7 200 € brut auquel se rajoutait quelques 5800 € de frais de mandats (mal définis) sans compter les multiples autres avantages comme les transports gratuits dans certaines limites, une bourse informatique de 15 000 € par an (ils peuvent avoir des portables de dernier cri) mais pire encore les 12 000 euros pour leur courrier (il faut en écrire des lettres) et le coup de masse, les 130 000 € annuel de leur réserve parlementaire. Il est sur que malgré la prime leurs moyens financiers vont fortement diminuer.
Les plus anciens vont pouvoir bénéficier de la retraite spéciale des députés à condition d’avoir 62 ans, ils ont en effet cotisé, mais très peu, et pendant beaucoup moins de temps que le travailleur moyen pour avoir une retraite à taux plein. Même si c’est moins bien que dans le temps à l’époque de la double cotisation c’est encore confortable. Après un premier mandat de 5 ans, le député a droit à une retraite de 1 200 €, le double après deux mandats, alors que pour un salarié moyen, il faut cotiser plus de 40 ans pour obtenir la même somme. Avec la démission de François Bayrou que va devenir la loi sur la transparence de la vie publique qu’il préparait assidûment et qu’il avait déjà présentée au conseil des ministres. Il semble que ce soit un version allégée par rapport aux promesses du candidat; Macron a promis de faire disparaître tous ces avantages mais j’en doute, déjà qu’il est revenu en arrière sur l’interdiction pour les députés de faire du conseil. À suivre avec attention !
Pendant ce temps là, le projet d’augmentation de la CSG est en marche, sans compensation pour les 9 millions de retraités qui seront touchés par cette mesure. Elle consiste à prendre aux uns, pour donner aux autres, drôle de politique, mais qui se comprend; d’un côté les plus fragiles, les retraités, qui vont voir baisser leur pouvoir d’achat alors qu’ils espéraient d’un nouveau gouvernement une revalorisation de leur retraite bloquée par le précédent et qui ne peuvent plus se révolter (difficile de faire grève quand on ne travaille plus !) et de l’autre les salariés du privé qui vont voir leur feuille de paye améliorée. Pour les salariés du publique, le suspense reste entier, c’est à l’étude. Quand on sait que 69 % des français sont contre l’augmentation de la CSG, sur ce projet comme sur beaucoup d’autre l’idéal serait que la France en marche face marche arrière !