L’ESR (l’enseignement supérieur et la recherche) ne semble pas être la préoccupation majeure des candidats à a primaire de gauche. Seul Benoit Hamon a précisé ses intentions en proposant de revaloriser la carrière des enseignants-chercheurs et des chercheurs et en proposant de créer des postes supplémentaires en grande quantité (1000 par an dans les universités et 300 dans les grands établissements de recherche et ce sur 10 ans !). Il a du oublier que le mandat de Président n’est que de 5 ans; belles promesses mais sans en préciser leur financement. Il veut ensuite rapprocher les grandes universités des plus petites, cela sent la Comue à plein nez !
Pour les autres c’est le désert d’idées, Walls renvoie à son ancien discours de novembre sur la nation éducative lorsqu’il n’était pas encore candidat, Peillon compte sur Bruno Julliard ancien étudiant et ancien Président de l’UNEF pour y réfléchir, Montebourg lui n’y a pas encore réfléchi pourtant il serait temps d’y penser à l’université « française »; Benhamias a un projet sur l’enseignement en général mais seulement de vagues idées sur l’ESR hormis l’excellence bien sûr, sans elle point de salut ! De Rugy, lui, c’est l’autonomie à tout prix, mais qui va payer ! Enfin Sylvia Pinel c’est la laïcité à fond, pas de place pour Dieu et ses suppôts dans l’ESR, les universités seront sans Dieu ni maître, elle veut relancer les guerres de religion !
Choisir entre ces candidats, c’est vraiment un non choix, tout cela n’est pas très motivant et ne devrait pas pousser les universitaires et les autres à se déplacer pour voter à moins que l’un des candidats se démarque nettement en faisant des propositions convaincantes pour résoudre les nombreux problèmes de notre société. On peut toujours rêver.
Hors primaire, Mélenchon par contre veut refonder l’enseignement supérieur, cela pourrait être inquiétant mais quand on regarde son programme dans le détail, certaines propositions sont intéressantes comme par exemple abroger la LRU et la loi Fioraso qui a suivi, supprimer l’ANR et augmenter le budget des universités, dissoudre les usines à gaz que sont les Comues; mettre un terme à la concurrence entre les universités et mettre fin au statut précaire des jeunes doctorants et des jeunes chercheurs effectuant des missions pérennes. Libérer l’accès aux publications scientifiques et enfin développer les formations courtes professionnelles.
Je ne vais pas détailler les propositions de Marine Le Pen en ce qui concerne l’ESR (ce n’est pas ma tasse de thé) mais on est obligé de constater que sur beaucoup de points il y a de fortes similitudes avec celui de Mélenchon; c’est inquiétant ! Il reste plus qu’à espérer que les français seront suffisamment misogyne pour ne pas voter pour une femme …